Prochains numéros

Le Divan Familial numéro 50
« Les enveloppes psychiques familiales » (printemps 2023)
Berceau psychique pour la famille, comment se crée une enveloppe familiale ? Quel est son devenir ?
Le concept d’enveloppe psychique familiale (Anzieu, 1981), forgé à partir de la rencontre du « moi-peau » avec les théories psychanalytiques groupales et familiales, s’est peu à peu imposé en clinique. À cette fiction théorique sont attribuées des propriétés, des qualités et/ ou des altérations. Quatre décennies plus tard, quel destin cet apport a-t-il connu ? Didier Houzel (1994) en a souligné les composantes bisexuelles et la nécessaire stabilité. Peu à peu, l’enveloppe psychique familiale s’étant distinguée de celle du sujet, on a étudié sa parenté avec la métaphore du berceau psychique, ses effets sur les liens intersubjectifs actuels et
sur les liens vestiges avec les disparus et les générations passées.
Ce numéro, qui ponctue le quart de siècle du Divan familial, prolongera le débat : comment se crée une nouvelle enveloppe familiale à partir de celles qui précèdent ? Peut-on considérer l’enveloppe psychique familiale comme le lieu premier de l’écologie psychique de la famille ?
Le Divan Familial numéro 51
« L'argent » (automne 2023)
L’argent est rarement évoqué directement en séance. C’est à travers son usage et son incidence dans la vie familiale que nous découvrons son importance. Sa place à l’interface du groupe familial et de l’individuel, mais aussi de l’inconscient et du « monde réel », l’imbrication de ces différents niveaux font la complexité de son approche. Comment dépasser l’exploration du comportement particulier d’un sujet relatif à l’argent, avec ses traits d’analité ou d’oralité, pour aborder celle de la famille entière et du rôle de son fonctionnement groupal ?
L’histoire et la littérature montrent la répétition des mêmes thèmes, quelles que soient les sociétés et les époques. Le caractère de l’avare est omniprésent depuis les fables d’Esope jusqu’aux pièces de Shakespeare ou de Molière. Plus près de nous, le père Grandet est un des personnages saillants de la Comédie humaine (Balzac). Le pouvoir de l’argent et son utilisation dans les phénomènes d’emprise constituent la trame de nombreux ouvrages du 19ème siècle (Dickens, Zola ou Maupassant), au cours d’une période de spéculation effrénée.
Tous ces sujets, nous les retrouvons en clinique, associés à une souffrance familiale qui pousse à consulter : l’emprise exercée par un pervers à travers l’emploi de l’argent, le jeu et son addiction, les dépenses compulsives d’un conjoint, les disputes autour des héritages… Mais que leur trouver de commun? L’écoute familiale, le partage dans la thérapie nous apprennent à nous décentrer du seul comportement pathologique d’un sujet, dont les effets seraient préjudiciables à l’ensemble, pour découvrir les complémentarités inconscientes participant au trouble et à sa répétition. Des cas d’atteinte globale de la famille se rencontrent aussi, quand tous ses membres partagent les mêmes traits d’analité et d’oralité à un degré pathologique. La question de l’éducation des enfants autour de l’argent est décisive : l’argent de poche, mais aussi la place accordée à l’argent dans le passé, le présent et pour le futur, ainsi que les conflits familiaux qui s’ensuivent. Les sujets autour de l’argent en famille, potentiellement très nombreux, devraient inspirer des travaux théoriques et cliniques variés et novateurs.